Trinh T. Minh-ha, Femme, indigène, autre. Écrire le féminisme et la post-colonialité, Paris, B42, 2022, 216 pages.

Co-traduit de l’anglais avec Claire Richard.

Dans Femme, indigène, autre, Trinh T. Minh-ha explore la question de l’écriture d’un point de vue postcolonial et féministe. Ce livre qui s’inscrit à l’intersection de différents domaines – critique littéraire, anthropologie, études culturelles, études de genre – juxtapose plusieurs discours contemporains issus des cultures dominantes dans le but de remettre en question l’orthodoxie stylistique et théorique exigée dans le processus de production de connaissances et d’œuvres littéraires.

Ce faisant, l’autrice interroge les usages d’une nouvelle génération de théoriciennes féministes postcoloniales et donne la voix à des femmes de couleur qui déstabilisent la domination d’un discours universitaire éloigné des masses en mettant en avant une approche non linéaire et ouverte de l’écriture. En prenant de la distance vis-à-vis des modèles et discours académiques traditionnels, Femme, indigène, autre propose de nouvelles « manières de savoir » adossées à un langage alternatif, plus proche des traditions orales et spontanées des communautés indigènes. Entre l’essai et l’œuvre littéraire, cet ouvrage détonne tant par sa forme que par son propos et participe à la recherche d’une nouvelle articulation des luttes et des réflexions d’une génération d’écrivain.es.