C’est l’histoire de quelques personnes qui édifièrent leur maison dans le secret d’un parc public de Lausanne, en Suisse, en 2007.
Le chantier, puis la bâtisse, intriguèrent les passants, qui jamais n’avaient vu des murs formés de bottes de paille.
Les journaux eurent tôt fait d’accourir, puis vinrent les élus. Semelles dans la pelouse, ces derniers dirent bravo, le répétèrent encore, et affirmèrent d’une seule voix que la technique de construction était audacieuse.
Leurs visages s’assombrirent ensuite, car cette maison était une vraie maison, fabriquée pour être habitée. Ils la trouvèrent alors moins jolie.
La maison fût finalement incendiée, en pleine nuit. Deux de ses habitants en réchappèrent de justesse.
Dans un ouvrage publié en 2013 aux éditions La Lenteur, le collectif « Straw d’la balle », à l’origine de la construction de cette maison de paille, habille de mots sa démarche de réappropriation de l’espace public. Inscrivant leur action dans le contexte économique et politique lausannois, les auteurs montrent combien il fut inconcevable, pour une municipalité socialo-écologiste, de tolérer une « vraie écologie qui se moque de l’écologie, une alternative à la pénurie de logement qui se moque de la spéculation immobilière, une autoconstruction qui se moque des architectes ». Rencontre avec le collectif.
Entretien publié dans le journal Article 11, n°13, 2013. Illustré Par Baptiste Alchourroun.
Accessible en ligne.