Depuis une trentaine d’années, alors que les rapports au corps mort se modifient, il apparaît que l’État, au détour de lois, d’avis et de censures, ne s’est jamais autant soucié du devenir des restes humains. Dans Les os, les cendres et l’État (Fayard, 2011), Arnaud Esquerre s’interroge sur le déploiement d’une récente politique publique qui dit peu de ses intentions. Au travers de l’étude de cas concrets, il montre comment l’intérêt étatique pour les disparus participe d’une réactivation de l’idée de « Nation ». Pour se réaliser, celle-ci compte ses sujets et chérit ses défunts, reprenant à sa manière le crédo chrétien de « la communauté des morts et des vivants ».
Entretien publié dans le numéro 10 du journal Article 11, 2012.
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